Selon le dernier baromètre de Grant Thornton, un groupe d’audit et de conseil, publié ce 26 février, la confiance des patrons de PME et ETI dans l'économie française chute à 25%, son niveau le plus bas depuis 2022. Un résultat qui serait dû au poids des contraintes règlementaires, même si les entreprises maintiennent leurs investissements dans la transformation digitale et la RSE.
Le dernier baromètre du cabinet Grant Thornton met l’accent sur la défiance des patrons de PME/ETI envers l'économie hexagonale et pointe des disparités sectorielles marquées : si l'industrie-construction résiste mieux (28%), les services s'effondrent à 20% (-9 points), victimes du ralentissement de la consommation intérieure. "L'instabilité politique et budgétaire, combinée à des prévisions de croissance révisées à la baisse, minent durablement l'optimisme", analyse Adam Nicol, Président de Grant Thornton France.
Paradoxalement, l'économie mondiale suscite un relatif optimisme (37%), creusant un écart record de 12 points avec la perception de la situation nationale. Cette dichotomie s'explique par les craintes accrues sur le commerce international (46%) et les tensions géopolitiques (43%), qui poussent les entreprises à repenser leurs chaînes d'approvisionnement.
La réglementation : nouveau front des préoccupations entrepreneuriales
En février 2025, 53% des dirigeants identifient les "réglementations imprévues" comme risque principal, soit une augmentation spectaculaire de 27 points sur un mois. Cette inquiétude dépasse désormais les traditionnelles craintes fiscales (63%) pour se hisser au troisième rang des priorités, derrière l'instabilité politique (68%).
De plus, les tensions géopolitiques (46%) et le contexte économique international (43%) viennent compléter le tableau des principales inquiétudes des dirigeants pour 2025.
Investissements : la RSE rattrape la transformation digitale
Priorité numéro un depuis 18 mois, la transformation digitale mobilise encore 40% des budgets d'investissement, bien qu'en recul de 5 points. Quant à la durabilité, elle opère une remontée spectaculaire : 39% des ETI y consacreront des ressources en 2025 (+13 points), dont 6% avec des hausses importantes.
Les ressources humaines complètent ce trio de tête (33%), tandis que le développement international recule à 14%, signe d'un recentrage sur les marchés domestiques.
Emploi : une baisse et une résilience en trompe-l'œil
Le marché du travail montre des signes contrastés : seules 7% des entreprises prévoient des embauches (-6 points), mais les réductions d'effectifs tombent à 3%. Ainsi, 90% des dirigeants entendent stabiliser leurs effectifs tout en maintenant un solde d'emploi positif à 4%.
Les négociations salariales restent intenses (97% des entreprises en 2024), avec un focus sur les augmentations individuelles (65%) et les avantages sociaux (55%).
En définitive, pour Adam Nicol, Président de Grant Thornton, les résultats du sondage en matière d’emploi représentent « des signes d’une relative confiance en l’avenir ».
À noter que l’enquête a été réalisée du 23 janvier au 7 février 2025, auprès de 220 dirigeants, par l’Institut Opinionway, en partenariat avec le magazine Challenges.
Samorya Wilson
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