La DFCG plaide pour une simplification de la CSRD et des réglementations européennes

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L’Association nationale des Directeurs Financiers et de Contrôle de Gestion (DFCG) a publié une position officielle, le 30 janvier 2025, dénonçant une complexité croissante des exigences de reporting en matière de durabilité. Elle appelle donc à une refonte de la directive CSRD et d'autres réglementations liées au Green Deal européen. Une position qui nourrit le débat dans le sens d’un équilibre à trouver entre allègement réglementaire et ambitions environnementales.

À l’approche de la proposition OMNIBUS de la Commission européenne (qui sera rendue publique le 26 février prochain), la question de la simplification du reporting de durabilité suscite un vif débat. La DFCG (Association des Directeurs Financiers et de Contrôle de Gestion) plaide pour un allègement des obligations imposées aux entreprises, estimant que la complexité actuelle du cadre réglementaire pourrait nuire à leur compétitivité. Cependant, certains observateurs mettent en garde contre une réforme qui, sous couvert de simplification, risquerait d’affaiblir les ambitions européennes en matière de transparence et de finance durable.

Des propositions pour un cadre plus opérationnel

Dans son positionnement, la DFCG souligne la nécessité de rationaliser les obligations de reporting, imposées par la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) et ses normes associées (ESRS). Parmi ses recommandations, figurent notamment :

  • Une réduction de 40 % des données qualitatives requises, jugées trop nombreuses et parfois redondantes.
  • Une adaptation des exigences selon la taille des entreprises, avec une approche progressive pour les PME.
  • Une limitation de la publication d’informations stratégiques pouvant être utilisées par des concurrents hors Union européenne.
  • Un assouplissement des obligations de certification des données, avec un échelonnement dans le temps.

Selon la DFCG, qui représente 3 500 professionnels de la finance d’entreprise en France, ces mesures permettraient aux entreprises de mieux appréhender la transition écologique et sociale sans être accablées par une charge administrative excessive.

Un risque de dilution des ambitions environnementales ?

Si l’objectif d’allègement du reporting est partagé par de nombreux acteurs économiques, d’autres voix, comme celle de Nathalie Lutz, CAC chez Exponens, ou encore celle de Nicolas Letavernier, Directeur du Développement France chez Workiva, publiées sur notre site, s’élèvent pour rappeler l’importance d’un cadre robuste et exigeant. Selon ces professionnels, la finance durable repose sur la transparence et la comparabilité des données, des principes qui pourraient être affaiblis par une réduction trop importante des exigences de publication.

De la même façon, certaines ONG et institutions européennes estiment que la simplification ne doit pas se faire au détriment de la fiabilité des informations disponibles pour les investisseurs et la société civile. Elles rappellent que les normes actuelles, bien que complexes, ont été conçues pour structurer un cadre cohérent permettant d’évaluer les engagements et les actions des entreprises en matière de durabilité.

La Commission européenne devra donc trouver un équilibre entre ces différentes attentes. Si la DFCG elle, milite pour une simplification des normes, le débat en cours montre que toute évolution devra conjuguer pragmatisme économique et ambition environnementale.

Samorya Wilson

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