Fintech : vers une maturation des investissements mondiaux ?

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Retour sur la nouvelle édition de Pulse of Fintech de KPMG International. Cette étude revient sur les activités des Fintech et les niveaux d’investissements atteints au premier semestre 2020 sur le plan mondial.

Dans un environnement économique pénalisé par le Covid-19, les investissements corporate dans les Fintech sont restés soutenus mais en fort recul au premier semestre 2020, à 12,2 milliards de dollars. Cette tendance mondiale devrait se confirmer au second semestre. Les investissements dans des canaux et produits digitaux devraient en effet se poursuivre pour répondre aux besoins des clients et à l’accélération de la digitalisation.

« Les Fintech moins matures pourraient rencontrer des difficultés pour lever des fonds »

Les activités de fusions-acquisitions ont en revanche chuté fortement dans toutes les régions du monde, la base de comparaisons (2018 et 2019) étant particulièrement élevée. Au premier semestre 2020, les opérations de fusions-acquisitions ont représenté quatre milliards de dollars au niveau mondial, contre 85,7 milliards de dollars au second semestre 2019. On note par ailleurs que les investissements mondiaux dans le domaine de la cybersécurité ont dépassé le record de 2019 pour atteindre 870,8 millions de dollars.

« Dans le climat d’incertitude actuel, les investisseurs vont continuer à concentrer leurs investissements du second semestre 2020 sur les opérations en phase avancée. Les Fintech moins matures pourraient donc rencontrer des difficultés pour lever des fonds. Les investissements opportunistes, de la part d'entreprises et de sociétés spécialisées en capital-investissement à la recherche de bonnes affaires, vont sûrement se multiplier » explique Fabrice Odent, Associé, Responsable du secteur Banque chez KPMG France.

Quelle situation dans l'Hexagone ?

En France, le début d’année 2020 permet d’établir le constat que les Fintech affichant d’excellentes performances sont les candidates idéales aux opérations de financement late stage plus ambitieuses. La dynamique de marché procède naturellement et rapidement à un tri entre les acteurs. Ainsi, les investisseurs devraient cibler les sociétés plus matures. Celles-ci capteront dès lors une plus grande partie des capitaux, notamment dans le paiement ou au sein des néo-banques et établissements de crédits 2.0, qui intègrent déjà les nouveaux enjeux de la gestion des données internes et externes.

« La forte accélération de certaines tendances digitales, telles que l’utilisation du paiement sans contact, va entraîner des investissements non seulement dans les solutions Fintech directes mais aussi dans les technologies connexes. On pense notamment à la cybersécurité, à la prévention de la fraude ou encore, à la gestion de l'identité digitale » observe Stéphane Dehaies, Associé Banque & Fintech chez KPMG France.

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