Levées de fonds en France : vers un retour à la normal ?

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Après le constat pessimiste d’un ralentissement durable au premier semestre 2020, l’apparition d’indicateurs positifs au troisième trimestre permet-il d’envisager un rattrapage de l’activité sur la fin de l’année ? Retour sur les tendances du capital risque au troisième trimestre avec le Baromètre In Extenso Innovation Croissance réalisé en collaboration avec l’école universitaire de recherche ELMI de l’université Côte d'Azur.

Des indicateurs qui passent au vert en septembre

Malgré la chute continue du nombre des opérations, qui perd vingt points en France en comparaison à la même période en 2019, la très faible variation des montants levés (- 2 %) et l’augmentation significative du ticket moyen des opérations (+ 19 %) viennent corriger les mauvais résultats du premier semestre, dont les montants avaient reculé de 11 % en comparaison à 2019.

Après deux mois d’été moroses, c’est un mois de septembre particulièrement dynamique qui explique ce retour à la stabilité, avec plus d’un milliard d’euros levés soit un quart des montants totaux sur la période.

Avec 711 millions d’euros levés, le trio de tête soutient les efforts de l’écosystème French Tech

Parmi les levées du troisième trimestre, les tours de table clôturés par l’éditeur de solutions Mirakl (273 millions d'euros), la plateforme de crowdlending October (258 millions) et le spécialiste du coliving Colonies (180 millions) drivent la performance sur la période avec une concentration de 18 % du total des montants levés.

Ces levées font toutefois figure d’exception sur un marché où le nombre d’opérations supérieures à 30 millions d'euros recule de plus de 30 % en comparaison à 2019. A noter cependant que la part de ces opérations dans le total des levées se stabilise de 2019 à 2020, avec une variation de l’ordre de 1 % (6 % en 2019 contre 5 % en 2020). La situation économique aura ainsi mis un coup de frein dans l’accélération de l’accès des entreprises françaises à des investissements d’envergure. C’est notamment le cas des entreprises matures nécessitant des investissements de transformation et développement traditionnellement plus importants, qui lèvent 33 % de moins qu’en 2019.