Les mandats des CAC en 2015

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Une étude analyse l'évolution des honoraires et du nombre de mandats de commissariat aux comptes des cinq plus grands cabinets français.

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Day One, cabinet de conseil en stratégie, publie une étude sur les mandats de commissariat aux comptes (CAC) pour les entreprises du CAC40.

L'étude montre qu'en 2015, le marché des mandats  de commissariat aux comptes pour les entreprises du CAC40 reste toujours aux mains de 5 cabinets de commissariats aux comptes, à savoir les BIG 4 (EY, Deloitte, KPMG, PwC) et Mazars. Le marché totalisait 77 mandats au total en 2015, qui représentaient 755 millions d’euros d’honoraires, soit une baisse de 1,5 % par rapport à l’année précédente. La baisse est principalement due au changement de périmètre du CAC40. Cependant, si l’on ne prend pas en compte ce changement de périmètre les honoraires des CAC du CAC40 auraient connu une augmentation de 3 %, à hauteur de 24 millions d’euros.

La réforme européenne du marché de l’audit, entrée en vigueur en 2014, n’a pas encore bouleversé le marché en 2015. Cet impact sur le marché français reste pour le moment encore incertain à 3 ans. L’impact final de cette réglementation dépendra des choix faits par les entreprises de se conformer plus ou moins rapidement aux règles en vigueur, mais également dans les choix de cabinets eux-mêmes dans leur stratégie « Channel 1 versus Channel 2 », à savoir « Clients CAC versus Clients Conseil ».

"La pluridisciplinarité, remise en cause suite à l’affaire Enron de 2001 et les diverses réglementations qui l’ont suivi, revient à son plus haut niveau dans la stratégie des Big 4. Le mandat CAC n’est plus la panacée pour une croissance rentable et génère souvent de nombreux conflits d’intérêts ou des incompatibilités", indique Olivier Chaduteau, associé de Day One.

EY est toujours en tête sur le marché en termes de volume et de valeur des mandats. Malgré la perte d’un mandat sur l’année 2014-2015 (Alcatel-Lucent), son chiffre d’affaires a continué de croître. EY est cependant exposé au renouvellement, d’ici 3 ans de 45 % de ses mandats. La question pour EY est donc de tout mettre en œuvre pour conserver ces mandats. Par ailleurs, sur la même période, EY pourrait conquérir jusqu’à 25 nouveaux mandats qui arrivent aux dates de renouvellement.

PwC a connu une hausse de ses honoraires à hauteur de 18 millions d’euros. C’est le cabinet ayant les activités les plus diversifiées entre les honoraires de CAC, les prestations liées ou les autres honoraires. D’ici 2018, 50 % de ces mandats seront à renouveler, ce qui, en valeur, représente 73 % des honoraires reçus. En 2018, PwC pourrait aussi regarder du côté des 28 nouveaux mandats potentiellement en renouvellement.

KMPG connaît une évolution relativement stable. Le cabinet a gagné un mandat en 2015 sur le CAC40, et a vu son chiffre d’affaires augmenter de 4 millions d’euros par rapport à 2014. Ses risques de perte de mandats sont répartis de manière très équilibrée dans les années qui suivent : 36 % de ses mandats arriveront à terme d’ici 3 ans. Les opportunités théoriques pour KPMG sont les plus élevées et concernent 31 mandats que le cabinet pourrait tenter d’obtenir, d’ici 2018.

Deloitte a perdu du terrain en 2015 : 3 mandats (Orange, LafargeHolcim et Alcatel-Lucent) ont été perdus et les honoraires ont diminué de 31 millions d’euros. En plus, il devra se confronter à un risque important car 60 % des mandats arrivent à échéance d’ici 3 ans.

Mazars a progressé lentement en 2015. Le changement de périmètre du CAC40 a eu un impact non négligeable sur Mazars : parmi les mandats gérés par Mazars, Alstom est sorti du CAC40 alors que Klépierre y est entré. Si la répartition en nombre de mandats a donc été compensée, les honoraires issus de ce changement sont très différents et Klépierre génère des honoraires 91 % moins élevés qu’Alstom. Cela a donc impacté fortement Mazars sur le périmètre du CAC40. D’ici 2018, Mazars devra réussir à renouveler 45 % de ses mandats du CAC40 représentant 37 % de ses honoraires sur ce périmètre. Dans les 3 prochaines années, Mazars peut tenter de récupérer jusqu’à 30 mandats supplémentaires qui arriveront à des dates potentielles de renouvellement

 

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