Économie de proximité et ubérisation, les deux tendances de l'entrepreneuriat français en 2018

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Le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce s'est associé à l'institut d'études économiques Xerfi pour établir un Bilan national des entreprises françaises.

L'analyse des données des 5,5 millions de structures immatriculées au Registre du commerce et des sociétés (RCS) permet de dresser un état des lieux complet des dynamiques entrepreneuriales observées à l'échelle du territoire métropolitain, avec deux enseignements majeurs : l'importance de l'économie de proximité dans l'Hexagone et le poids de l'ubérisation dans les créations d'entreprise.

Une économie de proximité à préserver

Alors que la tendance semble favorable aux circuits courts et à la préservation de l'emploi local, l'économie de proximité s'impose comme un facteur incontournable des dynamiques entrepreneuriales observées au cours de l'année 2018.

C'est en effet au sein de l'économie de proximité que les plus fortes fluctuations sont observées, tant pour les créations d'entreprise que pour celles en difficulté. Dans le top 15 des créations d'entreprise en 2018, pas moins de quatre secteurs relevaient de l’activité de proximité : la restauration rapide (3,3 % des immatriculations 2018), la restauration traditionnelle (1,9 %), les autres commerces de détail (1,6 %) et les travaux de maçonnerie et gros œuvre de bâtiment (1,4 %).

Malheureusement, les structures de proximité sont également parmi les plus représentées dans les disparitions d’entreprise. En plus des quatre activités déjà présentes dans les immatriculations, le commerce de détail d’habillement en magasin spécialisé (1,8 % des radiations 2018), les débits de boissons (1,6 %), le commerce de détail alimentaire (1,4 %) et la coiffure (1,3 %) figurent dans le top 15 des radiations 2018.

L'ubérisation de l'économie, moteur de la création d'entreprise française

Célébrée par les uns et décriée par les autres, la tendance à l'ubérisation, consistant à mettre en relation directe une offre et une demande via une plateforme numérique, semble s'imposer de manière de plus en plus inéluctable en France.

En effet, trois activités du top 15 des immatriculations 2018 sont directement portées par l'ubérisation croissante de l’économie française. Avec 5,4 % des immatriculations enregistrées, c'est le secteur « autres activités de poste et de courrier » (Deliveroo, Uber Eats, Just Eat…) qui génère ici le plus grand nombre d’immatriculations, devant le « transport de voyageurs par taxis » (1,7 %) où l’on retrouve les VTC et enfin, la « location de logements » (1,4 %) avec notamment Airbnb.

Sophie Jonval, Présidente du Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce, commente : « Avec ce Bilan national et son pendant numérique, l'Observatoire statistique, chacun a désormais la possibilité d’accéder à une mine d’informations parfaitement fiables et exhaustives sur le tissu entrepreneurial français. Entrepreneurs, économistes, chercheurs, journalistes, élus ou simples citoyens, tous auront une raison de consulter cet outil qui a vocation à devenir un véritable baromètre des évolutions du monde de l'entreprise en France. »