Le PCAOB, l’organisme américain chargé de superviser les audits des entreprises cotées, a sanctionné neuf filiales du réseau KPMG à travers le monde pour des infractions aux règles et standards de contrôle qualité en matière d'audit, le 11 mars dernier. Des amendes totalisant 3,375 millions de dollars ont été infligées.
Le Public Company Accounting Oversight Board (PCAOB) a décidé de condamner des filiales de KPMG après avoir identifié plusieurs infractions concernant l’absence de divulgation complète des participants aux audits et des déficiences dans la communication avec les comités d’audit. Ces violations ont conduit à des amendes substantielles et à l'obligation de mettre en place des mesures correctives.
LE PCAOB a donc infligé des amendes totalisant 3,375 millions de dollars à neuf cabinets KPMG répartis dans plusieurs pays, dont le Brésil, l’Italie, Israël, le Royaume-Uni, le Mexique, la Corée du Sud, la Suisse et l’Australie. Cette décision vise à renforcer la rigueur des audits et à garantir une information fiable aux investisseurs.
Manque de transparence dans les rapports d'audit
La principale infraction reprochée à ces cabinets est le non-respect de la règle 3211 du PCAOB, qui exige la divulgation de l’identité de tous les participants à un audit, en particulier lorsque plusieurs cabinets d'expertise comptable sont impliqués. Ces omissions ont empêché les investisseurs et les comités d’audit d’obtenir une vision complète du processus d’audit, compromettant ainsi la transparence et la confiance dans les rapports financiers. Or cette transparence est cruciale, notamment dans les audits transfrontaliers, pour permettre aux investisseurs de prendre des décisions éclairées.
Des défaillances dans la communication avec les comités d’audit
Outre ces infractions, quatre des cabinets concernés – KPMG Australie, KPMG Brésil, KPMG Canada et KPMG Royaume-Uni – ont également manqué à leurs obligations de communication avec les comités d’audit. Ils n’ont pas fourni d’informations essentielles sur les autres cabinets impliqués, notamment sur leur rôle et leur localisation. Pour le PCAOB, ces carences ont entravé la supervision des audits et affaibli le contrôle exercé par ces comités.
KPMG Brésil a par ailleurs été pointé du doigt pour ne pas avoir soumis certains rapports d’audit et formulaires requis par la réglementation, soulevant des préoccupations supplémentaires sur son engagement envers la conformité et la transparence.
Des mesures correctives exigées
Face à ces violations, le PCAOB a exigé des cabinets incriminés qu’ils mettent en place des actions correctives, particulièrement une amélioration de leurs procédures de contrôle qualité et une mise en conformité avec les exigences de divulgation. Le superviseur américain a indiqué que le non-respect de ces obligations pourrait entraîner des sanctions encore plus sévères à l’avenir.
Ainsi, Erica Y. Williams, présidente du PCAOB, a rappelé l’importance de la transparence dans les processus d’audit, soulignant que : « les entreprises doivent prendre ces obligations au sérieux et veiller à ce que les communications et les rapports requis soient complets et exacts ».
Cette affaire constitue un avertissement pour les cabinets d'audit du monde entier : le non-respect des normes de transparence et de communication ne restera pas impuni. Pour KPMG, ces sanctions représentent un écueil important et une opportunité de restaurer la confiance des marchés en renforçant ses pratiques internes.
Samorya Wilson