Étude Sage : l'adoption de technologies inexploitées pourrait stimuler l'économie de l'UE à hauteur de 628 milliards d'euros par an

A LA UNE
Outils
TAILLE DU TEXTE

84% des entreprises interrogées considèrent que la technologie contribue à l'amélioration de l'efficacité et de la gestion des coûts.

Le rapport de Sage, Empowering SMEs in The Digital Decadepublié aujourd'hui, contient des propositions politiques visant à garantir que l'ambitieux programme de la décennie numérique de l'UE - qui définit les objectifs de numérisation à atteindre d'ici 2030 - reste sur la bonne voie. Ce rapport, pour lequel 1 000 PME sur 15 marchés européens ont été interrogées, fait suite aux spéculations selon lesquelles l’UE n'atteindra pas ses objectifs, malgré une série de nouvelles initiatives visant à soutenir l'utilisation de la technologie dans la zone.

Le rapport de Sage présente des recommandations visant à maintenir le cap de cette mission, qui renvoient toutes à la nécessité de placer les 25 millions de PME européennes - qui représentent 99 % de toutes les entreprises et deux tiers de tous les emplois du secteur privé - au cœur de la transition numérique de l'Union européenne.

Les propositions suggérées englobent la mise en place d'une facturation électronique obligatoire, facilitant ainsi un environnement propice aux PME pour recevoir des paiements ponctuels et améliorer leur productivité. De plus, l'adoption d'une intelligence artificielle responsable et la mise en œuvre d'une « Digital ID » sont également recommandées.

Selon une étude publiée parallèlement au rapport, 628 milliards d'euros de croissance économique pourraient être débloqués chaque année dans l'UE si les PME, qui ont actuellement du mal à adopter les technologies numériques, augmentaient leur taux d'adoption pour atteindre la moyenne européenne.

Points saillants des résultats de la recherche (15,000 PME sur 15 marchés européens ont été étudiés)

  • Plus de trois quarts (85%) des entreprises interrogées affirment que le numérique est crucial pour leurs projets d'expansion, et 84% d’entre elles considèrent que la technologie contribue à l'amélioration de l'efficacité et de la gestion des coûts. L’optimisme est présent concernant les technologies émergentes : un tiers d'entre elles (34 %) ont adopté l'intelligence artificielle (IA), par exemple, ce qui représente une augmentation substantielle par rapport aux 8 % enregistrés en 2021. Par ailleurs, 80 % des personnes interrogées sont convaincues que l'introduction d'une carte d'identité numérique sera bénéfique pour leur entreprise.
  • Cependant, bien que les investissements dans la technologie et la confiance dans le numérique soient très rentables, des obstacles subsistent. En moyenne, les PME de l'UE n'ont augmenté leurs investissements technologiques que de +16 % au cours de l'année écoulée. Les contraintes financières réduisent encore ce chiffre à +9 % pour certaines entreprises, ce qui souligne le besoin pressant du support financier. En outre, les retards de paiement constituent un obstacle important pour les PME, les problèmes de trésorerie et de liquidité étant le deuxième obstacle à la croissance, après l'augmentation des coûts.
  • Avec un cadre politique approprié, l'étude révèle l'énorme potentiel des PME pour créer une économie numérique à forte croissance. Accélérer le rythme de la transformation numérique pour les PME plus lentes à l'adopter pourrait contribuer à hauteur de 628 milliards d'euros à l'économie européenne.

À la lumière de ces résultats, et à l'approche des élections européennes, Sage appelle les décideurs politiques à élaborer des politiques solides et des systèmes de soutien qui facilitent la transformation numérique pour toutes les PME.

En instaurant un cadre propice à l'emploi d'outils numériques pour moderniser la gestion des entreprises et apporter des réponses aux problèmes financiers tels que les retards de paiement, les PME pourront consolider la place de l'Europe sur la scène numérique internationale.

Principales conclusions pour la France

  • La France est toujours sceptique quant à l’adoption de nouvelles technologies, telles que l’IA par exemple. Les répondants français sont 33% à avoir complètement ou partiellement adopté l’IA, contre 48% en Allemagne et 57% en Espagne. Paradoxalement, 51% des Français considèrent que la technologie a une place très importante pour leurs investissements futurs (contre 40% en Allemagne et 44% en Espagne)
  • Le principal intérêt des PME Françaises pour la technologie porte sur la gestion comptable (56%) et la gestion de paie (47%), qui sont les logiciels les plus utilisés au sein des PME.  Une gestion administrative donc, qui se confirme quand on leur demande quelles activités ils aimeraient remplacer l’IA : l’entrée et l’analyse de datas (38%) et la comptabilité (33%) arrivent en tête. Le recrutement reste une valeur forte que les répondants français ne considèrent pas comme étant remplaçable par l’IA, puisque seulement 9% y ont répondu positivement, contre 27% en Allemagne et 33% en Espagne.  
  • Le prix de la technologie est le plus gros frein à son adoption en France pour 53% des répondants en France. Les autres difficultés que les entreprises de l’héxagone rencontrent sont les technologies vieillissantes (29%), l’absence d’intégrations entre les softwares (27%), et les infrastructures Legacy qui ne peuvent plus prendre en compte les nouveaux logiciels (24%). 
  • Au niveau de la facturation électronique, une prise de conscience est nécessaire En effet, seulement 38% des répondants connaissent le principe de la facturation électronique (contre 47% en Allemagne et 58% en Espagne). Aussi, seulement 20% des PME françaises sont préparées à la facturation électronique, ce qui renforce le sentiment d’urgence en prévision de la généralisation de cette technologie.

Pour Arnaud Petit, Président Sage Europe du Sud, « Les résultats de cette étude sont très intéressants à plus d’un titre. Les Français expriment leur volonté de digitaliser leur entreprise, mais se heurtent aux investissements que cela requiert. De plus, il y a un certain scepticisme concernant l’arrivée de nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle, qui n’est pas encore exploitée à son plein potentiel en France. Pourtant, les entreprises veulent automatiser un maximum de tâches liées à la comptabilité ou à la gestion de la paie afin de pouvoir se concentrer sur des missions à valeur ajoutée. C’est bien là toute la magie de l’intelligence artificielle qui va permettre de simplifier certaines opérations.  Plus généralement, il est important d’accompagner les PME dans cette nouvelle ère du numérique qui s’annonce comme une transformation profonde pour l’entreprise, ses parties prenantes et ses tiers. A ce titre, les fonds débloqués par l’Europe sont une réelle opportunité que les PME PME françaises doivent saisir. »

Derk Bleeker, président EMEA de Sage, explique quant à lui que « Les PME sont indéniablement l'élément vital du cadre économique de l'Europe. La trajectoire de l'Europe vers le numérique à l'horizon 2030 place les PME au cœur de cette trajectoire. Avec le soutien adéquat, l'Europe est sur le point de débloquer un montant stupéfiant de 628 milliards d'euros par an en aidant les PME dans leurs entreprises numériques. »

« L'UE a fait des progrès notables, avec le « SME Relief Package » récemment proposé par la Commission Européenne pour renforcer la stabilité financière des PME, et la "TVA à l'ère numérique", qui promeut la facturation électronique. De nouvelles actions visant à introduire un régime de guichet unique pour faciliter la conformité fiscale et l'accès en ligne aux procédures administratives sont également des étapes clés pour catalyser leur compétitivité. »

Il poursuit : « Pour favoriser un environnement réglementaire favorable aux PME, la numérisation doit être intégrée par défaut dans la législation. Les PME doivent également être responsabilisées par des incitations financières, une formation complète et les bons outils numériques pour réussir leur transformation numérique. »